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Constance DE ALEXANDRIS, « Bâtisseuse engagée »

Constance DE ALEXANDRIS, « Bâtisseuse engagée »

Poursuivons notre série d’interviews avec Constance de Alexandris qui nous a confié :

« A travers la mission d’Ecoceaty, j’ai inventé le métier qui me plaisait.

J’ai fondé ma société après avoir travaillé durant 15 ans dans la direction de projet immobilier urbain. Mon parcours commence chez Bouygues en tant que contrôleur de gestion. Très vite, je réalise que ce métier n’est pas fait pour moi et me retrouve un peu par hasard dans la filiale de promotion de Bouygues Construction. J’adhère immédiatement à ce métier à la fois très concret et stimulant d’un point de vue intellectuel. Dans ce groupe, j’apprends clairement la rigueur professionnelle. Après un tour du monde, j’intègre ensuite l’équipe de développement de Foncière des Régions (Covivio). Cette société est en pleine croissance, tout est à faire et à inventer, j’y j’acquiers une vraie autonomie dans la conduite d’opération. En 2010, je quitte Paris pour Marseille et rejoins les équipes de Redman où je découvre l’esprit d’entreprendre et une certaine audace dans la façon de concevoir les projets.

Sur un plan personnel, la maternité me conduit à m’intéresser à l’alimentation. Cet intérêt m’amène en 2014 à m’engager bénévolement auprès d’un réseau d’épiceries sociales et solidaires. Au fil du temps, cette double vie crée un sentiment d’inconfort et l’impression de ne pas aller au bout des choses. Je décide alors d’arrêter la promotion immobilière pour me lancer dans l’entrepreneuriat. Je connais un moment de vertige, mais je me sens en adéquation avec mon intuition. Je n’ai alors pas de concept précis mais une envie forte. Un architecte me propose de répondre à un appel à projets ensemble sur le renouvellement d’un quartier en région parisienne. C’est l’étincelle, je comprends que je dois faire le lien entre la ville et l’alimentation. Comment puis-je sensibiliser les promoteurs, les maitres d’ouvrages, les aménageurs à l’intérêt de cette composante ? Comment les convaincre que l’alimentation est un levier puissant pour agir sur des enjeux environnementaux, de santé publique, de cohésion sociale ? Ecoceaty voit le jour. Aujourd’hui, je travaille sur l’intégration de l’alimentation dans la programmation urbaine et la politique de la ville. Ce qui m’intéresse c’est d’agir sur des enjeux de transition et de démocratie alimentaire pour que cette transition soit accessible à tous. Chacun doit pouvoir accéder géographiquement, économiquement et culturellement à une alimentation de qualité.

Outre les projets urbains, j’interviens sur la dimension sociale des politiques alimentaires de territoires. Je collabore aussi avec l’Inra sur des projets de recherche qui évaluent l’impact des projets urbains sur les pratiques alimentaires. Toutes ces approches sont très complémentaires et s’entrecroisent : les méthodologies d’évaluation d’impact de l’INRA servent parfois aux acteurs de la ville. J’aime jouer ce rôle de trait d’union entre des mondes qui ne se fréquentent pas assez. Je retrouve tout ce que j’aimais dans mon ancien métier de promoteur : proposer une vision et accompagner différents acteurs pour la mettre en œuvre.

À l’horizon 2050 deux tiers de la population vivra dans une ville. Le projet urbain doit donc se construire autour de la qualité de vie, des dynamiques sociales mais aussi de la fonction historique des lieux et de leurs interactions avec le monde rural pour proposer un modèle de société durable dans tous les sens du terme. »

Constance de Alexandris, Fondatrice d’Ecoceaty

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