Jorge NASCIMENTO, « Bâtisseur engagé »
- 1 juin 2021
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- Atelier Empreinte
Notre série d’interviews se poursuit avec Philippe CHOURGNOZ qui nous a confié :
« L’immobilier c’est le seul métier que je connaisse. J’ai été sensibilisé à cet univers dès mon plus jeune âge par mon père. Dans les années 60, il achète des terrains dans la région Toulonnaise afin de bâtir des maisons individuelles. L’entreprise familiale voit le jour. A 20 ans, j’intègre la société sans me poser de question puisque j’avais toujours entendu mon père dire que nous finirions par travailler ensemble. Sa conviction est devenue mon évidence. C’était écrit. Après des études de comptabilité, je commence par ce service dans l’entreprise familiale afin de valider mes acquis et poursuit mon apprentissage dans les bureaux de vente. Je dois surpasser ma timidité et oublier mon sentiment d’illégitimité à me retrouver en face de futurs acquéreurs qui ont le double de mon âge. Peu à peu je prends de l’assurance et acquiers les techniques de vente.
Mais il faut savoir que travailler avec son père peut s’avérer très frustrant. En tout cas c’est ainsi que je l’ai vécu. A l’époque, je ressens le besoin de prouver que je ne me résume pas au cliché du « fils à papa ». Je désire faire mes preuves et apporter ma plus-value. Je modernise donc l’entreprise en l’informatisant. Nous gagnons en réactivité et en organisation. Je découvre ce monde de l’immobilier et j’apprécie la diversité des tâches. Je suis passé par tous les services et grâce à ces expériences je possède aujourd’hui une vision globale de ce métier.
Nous avons bâti des maisons, de nombreux logements collectifs, des bâtiments haut de gamme, des résidences de tourisme et nous continuons toujours aujourd’hui plus 40 ans plus tard à demeurer des artisans. Nous occupons de tout, de l’achat du terrain au service après-vente, nous nous rendons personnellement chez nos clients une fois la livraison effectuée. Et je suis ravi de cette proximité et de cette réputation de promoteur local ancré dans le territoire varois. La base de notre métier et de la réussite se situe dans le foncier et notamment dans la qualité de l’emplacement du projet.
Aujourd’hui, le métier est beaucoup plus compliqué que ce qu’il était. Les contraintes sont multiples et surviennent à différentes phases du projet. La rareté du foncier rend les parcelles intéressantes très convoitées, arrive ensuite la phase de l’obtention des permis de construire qui s’avère de plus en plus complexe, une fois obtenu vous devez lutter contre les multiples recours quitte à voir votre projet retardé de plusieurs années et une fois toutes les étapes franchies viennent ensuite les problèmes liés à la construction. Sur ce dernier point, je me tourne de plus en plus vers des architectes qui peuvent aussi assurer la maitrise d’œuvre. Les nouvelles générations d’architectes sont calées techniquement. Le client est très exigeant et on a appris à se tourner vers des acteurs très structurés. Nous avons la chance d’évoluer dans un département assez prisé et avec la crise sanitaire que notre pays traverse de nombreuses personnes rêvent de venir se mettre au vert. Je suis optimiste pour l’avenir et surtout je suis fier de demeurer un acteur libre et un artisan reconnu. »
Philippe CHOURGNOZ, Président Directeur Général de la Société Chourgnoz
En 2021, nous mettons en lumière nos partenaires acteurs et actrices du bâtiment qui partagent avec nous le même état d’esprit. Ces « Bâtisseurs Engagés » sont des clients, bureaux d‘études ou entrepreneurs. Ils apportent une énergie, une vision, une plus-value et des actions innovantes à la Construction locale. Nous apprécions de travailler avec eux et leur avons donné la parole dans une série d’interviews.
Pour la seconde interview, nous avons choisi Céline BETITO qui nous a confié :
« J’ai toujours été en quête de sens. Le système scolaire suscite ainsi très peu d’intérêt à mes yeux, mais je comprends vite que les études sont le sésame indispensable pour s’élever dans la vie. Mon bac en poche, je choisis d’intégrer une fac à proximité : ce sera l’économie. Après 4 années de persévérance en naviguant dans les différents recoins de cette filière généraliste, c’est la révélation : l’urbanisme – moyen de transformer la structure de la ville tout en veillant au bien-être de ceux qui la vivent. Je relie enfin un métier hypothétique à ma passion : raconter une histoire et la faire vivre. Avec un parcours jalonné de rencontres marquantes, j’ai basculé d’un monde à un autre, mais toujours avec ce même fil conducteur : la quête de sens.
Je démarre ma vie professionnelle au sein du bureau d’études SEMAPHORES, où j’ai pour mission de conseiller les promoteurs, les collectivités territoriales sur leurs stratégies en habitat. Au bout de 3 ans à sillonner l’Hexagone, je suis à nouveau en quête de sens : quelle finalité dans tous les positionnements réalisés ?
Je décide donc d’intégrer les équipes du promoteur EDELIS en tant que Responsable marketing & communication : c’est la découverte de l’immobilier de l’intérieur, le système d’une opération. Je raccroche enfin les wagons… je suis en amont sur le positionnement marché & l’aval sur la commercialisation. Puis en 2013, plan social : on me propose de passer au développement, mais j’ai encore cette envie de poursuivre le même métier, je sais que je peux encore apprendre.
Je rejoins alors l’agence MARSATWORK en tant que Directrice du pôle immobilier. Je découvre un univers, une volonté de travail où rares sont les personnes qui comptent leur temps. J’apprends également à connaître Alexandre Contencin, rencontre marquante dans mon parcours. Nous partageons une détermination et des valeurs communes. Mais plus le temps passe, et plus j’ai le sentiment de perdre le contact avec le terrain… je suis en perte de sens.
A nouveau sollicitée par l’ancien directeur d’agence d’EDELIS, je décide alors de sauter le pas et de devenir Responsable Développement. J’apprends un nouveau métier, je redémarre junior. Je prends alors conscience de la responsabilité qui incombe au développement : nous sommes au démarrage de l’histoire de l’acte de bâtir, nous sommes à la base de la création d’activité pour toute une équipe. Cumulant près de sept années chez EDELIS, mon envie de raconter une nouvelle histoire commence à poindre le bout de son nez.
L’impulsion de la marque QUARTUS m’interpelle… Une équipe qui se forme autour d’un projet commun c’est formidable comme challenge. On m’explique qu’on n’a pas la vocation à être les premiers mais à marquer les esprits. L’idée me séduit ! Aujourd’hui, je travaille avec du sens, sans renier les valeurs qui me sont essentielles, sans être manichéenne non plus : je vais vers les personnes qui me correspondent. Il faut faire ce métier avec beaucoup d’humilité car les échecs sont plus fréquents que les succès.
Si je réfléchis à l’avenir, je pense que nous devons nous questionner sur le monde de l’immobilier dans sa globalité. Il s’agit d’un secteur encore très codifié qui peine à innover. Il est urgent de réfléchir à la notion du vivre ensemble, la quête de sens passe par des questions sociétales : pourquoi construit-on des logements ? Pourquoi là ? Pourquoi de cette façon ?
Nous devrions mettre l’USAGE comme essence même de notre métier. En tant que bâtisseurs, nous sommes capables d’accompagner davantage les villes, d’une part sur leurs réflexions dans la planification et d’autre part avec des projets différenciant comme par exemple des opérations hybrides (logements, co-working, etc.) ou la mutabilité de l’existant. Le monde de l’immobilier est composé de nombreux talents, avec une réelle volonté de faire bouger les lignes, de se réinventer, d’avancer ensemble.
Plus que des bâtisseurs, nous devons désormais être perçus comme des entrepreneurs – créateurs d’idées, capables d’accompagner les décideurs dans leurs visions prospectives et de les mettre en œuvre par des projets partagés où l’USAGE devrait être le fil conducteur. »
Céline BETITO, Directrice du Développement chez Quartus Résidentiel.
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