Article La Provence – Projet Rue Mireille à Arles
- 22 mai 2023
- Presse
- Commentaires fermés sur Article La Provence – Projet Rue Mireille à Arles
- Atelier Empreinte
Poursuivons notre série d’interviews avec Céline DUCREUX qui nous a confié :
« J’ai toujours aimé ce qui était en lien avec le bâtiment et j’ai toujours souhaité travailler dans la thermique du bâtiment. Après une formation génie thermique et climatique, je suis immédiatement embauchée par un bureau d’études nommé Altergis Ingenierie. Je connais en 11 ans une évolution professionnelle significative. Je débute par un poste sédentaire d’ingénieur d’études qui ne satisfait pas mon goût pour le relationnel. Une fois devenue chargée d’affaires, je développe un lien avec les différents acteurs du bâtiment, lien qui s’amplifie en tant que chef de projet. Altergis se développe et je suis nommée chef d’agence. Mais quand la société est rachetée par Veolia, je me pose des questions. Je me rends compte que l’aspect humain a disparu de ma fonction et que je n’ai plus de contact avec ma hiérarchie. J’ai eu besoin de travailler à plus petite échelle. En 2017, je crée Oevi Ingénierie.
Mon mari avait ouvert son bureau d’études d’exécution des installations techniques quelques temps avant. Certains de ses clients se disaient intéressés par mes compétences et mes propres clients étaient prêts à me suivre. Je lance donc ma société et tout le monde tient parole. J’enchaine les missions. Aujourd’hui, j’ai 4 salariés et je travaille en partenariat avec mon mari. Nous sommes dans le même domaine et nous pouvons nous épauler en cas de surcharge. Nous avons surtout des compétences complémentaires qui nous permettent de proposer un travail accompli. J’apprécie de ne plus avoir de compte à rendre à quiconque et de vivre pleinement la satisfaction de mes clients et leur mécontentement aussi d’ailleurs.J’aime mon travail car je me renouvelle sans cesse, aucun projet ne se ressemble. J’aime intervenir dans une équipe de maitrise d’œuvre, j’adore cette alchimie qui se crée lorsque tous les corps de métiers se réunissent autour d’une table pour aboutir à une construction.
Je souhaite qu’à l’avenir on redevienne raisonnable en matière de construction. J’aspire à plus de simplicité, à des logements où le désir de toujours plus d’innovation et de technicité ne laisse pas les utilisateurs démunis. Aujourd’hui, régulièrement, sur les nouvelles opérations, les habitants nous rappellent pour nous dire qu’ils n’arrivent pas à mettre en route leur système de chauffage, c’est désolant ! J’aimerais que l’on revienne à une technique utilisable par tous et notamment par les personnes âgées ou handicapées. Travailler sur une bonne isolation, une bonne orientation des logements pour réduire au maximum les besoins en chaud et en froid et simplifier les systèmes. Il faut remettre du bon sens dans le monde de la construction. »
Céline Ducreux, Fondatrice d’Oevi Ingénierie.
Poursuivons notre série d’interviews avec Constance de Alexandris qui nous a confié :
« A travers la mission d’Ecoceaty, j’ai inventé le métier qui me plaisait.
J’ai fondé ma société après avoir travaillé durant 15 ans dans la direction de projet immobilier urbain. Mon parcours commence chez Bouygues en tant que contrôleur de gestion. Très vite, je réalise que ce métier n’est pas fait pour moi et me retrouve un peu par hasard dans la filiale de promotion de Bouygues Construction. J’adhère immédiatement à ce métier à la fois très concret et stimulant d’un point de vue intellectuel. Dans ce groupe, j’apprends clairement la rigueur professionnelle. Après un tour du monde, j’intègre ensuite l’équipe de développement de Foncière des Régions (Covivio). Cette société est en pleine croissance, tout est à faire et à inventer, j’y j’acquiers une vraie autonomie dans la conduite d’opération. En 2010, je quitte Paris pour Marseille et rejoins les équipes de Redman où je découvre l’esprit d’entreprendre et une certaine audace dans la façon de concevoir les projets.
Sur un plan personnel, la maternité me conduit à m’intéresser à l’alimentation. Cet intérêt m’amène en 2014 à m’engager bénévolement auprès d’un réseau d’épiceries sociales et solidaires. Au fil du temps, cette double vie crée un sentiment d’inconfort et l’impression de ne pas aller au bout des choses. Je décide alors d’arrêter la promotion immobilière pour me lancer dans l’entrepreneuriat. Je connais un moment de vertige, mais je me sens en adéquation avec mon intuition. Je n’ai alors pas de concept précis mais une envie forte. Un architecte me propose de répondre à un appel à projets ensemble sur le renouvellement d’un quartier en région parisienne. C’est l’étincelle, je comprends que je dois faire le lien entre la ville et l’alimentation. Comment puis-je sensibiliser les promoteurs, les maitres d’ouvrages, les aménageurs à l’intérêt de cette composante ? Comment les convaincre que l’alimentation est un levier puissant pour agir sur des enjeux environnementaux, de santé publique, de cohésion sociale ? Ecoceaty voit le jour. Aujourd’hui, je travaille sur l’intégration de l’alimentation dans la programmation urbaine et la politique de la ville. Ce qui m’intéresse c’est d’agir sur des enjeux de transition et de démocratie alimentaire pour que cette transition soit accessible à tous. Chacun doit pouvoir accéder géographiquement, économiquement et culturellement à une alimentation de qualité.
Outre les projets urbains, j’interviens sur la dimension sociale des politiques alimentaires de territoires. Je collabore aussi avec l’Inra sur des projets de recherche qui évaluent l’impact des projets urbains sur les pratiques alimentaires. Toutes ces approches sont très complémentaires et s’entrecroisent : les méthodologies d’évaluation d’impact de l’INRA servent parfois aux acteurs de la ville. J’aime jouer ce rôle de trait d’union entre des mondes qui ne se fréquentent pas assez. Je retrouve tout ce que j’aimais dans mon ancien métier de promoteur : proposer une vision et accompagner différents acteurs pour la mettre en œuvre.
À l’horizon 2050 deux tiers de la population vivra dans une ville. Le projet urbain doit donc se construire autour de la qualité de vie, des dynamiques sociales mais aussi de la fonction historique des lieux et de leurs interactions avec le monde rural pour proposer un modèle de société durable dans tous les sens du terme. »
Constance de Alexandris, Fondatrice d’Ecoceaty
Découvrir Opex |
Continuer sur Empreinte |