Article La Provence – Projet Rue Mireille à Arles
- 22 mai 2023
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- Atelier Empreinte
Notre série d’interviews se poursuit avec Philippe CHOURGNOZ qui nous a confié :
« L’immobilier c’est le seul métier que je connaisse. J’ai été sensibilisé à cet univers dès mon plus jeune âge par mon père. Dans les années 60, il achète des terrains dans la région Toulonnaise afin de bâtir des maisons individuelles. L’entreprise familiale voit le jour. A 20 ans, j’intègre la société sans me poser de question puisque j’avais toujours entendu mon père dire que nous finirions par travailler ensemble. Sa conviction est devenue mon évidence. C’était écrit. Après des études de comptabilité, je commence par ce service dans l’entreprise familiale afin de valider mes acquis et poursuit mon apprentissage dans les bureaux de vente. Je dois surpasser ma timidité et oublier mon sentiment d’illégitimité à me retrouver en face de futurs acquéreurs qui ont le double de mon âge. Peu à peu je prends de l’assurance et acquiers les techniques de vente.
Mais il faut savoir que travailler avec son père peut s’avérer très frustrant. En tout cas c’est ainsi que je l’ai vécu. A l’époque, je ressens le besoin de prouver que je ne me résume pas au cliché du « fils à papa ». Je désire faire mes preuves et apporter ma plus-value. Je modernise donc l’entreprise en l’informatisant. Nous gagnons en réactivité et en organisation. Je découvre ce monde de l’immobilier et j’apprécie la diversité des tâches. Je suis passé par tous les services et grâce à ces expériences je possède aujourd’hui une vision globale de ce métier.
Nous avons bâti des maisons, de nombreux logements collectifs, des bâtiments haut de gamme, des résidences de tourisme et nous continuons toujours aujourd’hui plus 40 ans plus tard à demeurer des artisans. Nous occupons de tout, de l’achat du terrain au service après-vente, nous nous rendons personnellement chez nos clients une fois la livraison effectuée. Et je suis ravi de cette proximité et de cette réputation de promoteur local ancré dans le territoire varois. La base de notre métier et de la réussite se situe dans le foncier et notamment dans la qualité de l’emplacement du projet.
Aujourd’hui, le métier est beaucoup plus compliqué que ce qu’il était. Les contraintes sont multiples et surviennent à différentes phases du projet. La rareté du foncier rend les parcelles intéressantes très convoitées, arrive ensuite la phase de l’obtention des permis de construire qui s’avère de plus en plus complexe, une fois obtenu vous devez lutter contre les multiples recours quitte à voir votre projet retardé de plusieurs années et une fois toutes les étapes franchies viennent ensuite les problèmes liés à la construction. Sur ce dernier point, je me tourne de plus en plus vers des architectes qui peuvent aussi assurer la maitrise d’œuvre. Les nouvelles générations d’architectes sont calées techniquement. Le client est très exigeant et on a appris à se tourner vers des acteurs très structurés. Nous avons la chance d’évoluer dans un département assez prisé et avec la crise sanitaire que notre pays traverse de nombreuses personnes rêvent de venir se mettre au vert. Je suis optimiste pour l’avenir et surtout je suis fier de demeurer un acteur libre et un artisan reconnu. »
Philippe CHOURGNOZ, Président Directeur Général de la Société Chourgnoz
Notre série d’interviews se poursuit avec Philippe RANC qui nous a confié :
« Mon parcours est la preuve qu’il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. Alors que je suis étudiant en école d’ingénieur et que je me destine à travailler dans l’agroalimentaire, j’effectue un stage d’assistant conducteur de travaux chez Bouygues Construction. À la fin de mes études, cette même entreprise m’offre un poste de commercial. Je comprends qu’en travaillant énormément un champ de possibles s’offre à moi. Au fil des années, je saisis toutes les opportunités pour évoluer, le commerce puis la construction puis la promotion jusqu’à devenir responsable d’agence en région parisienne. Je maîtrise mon métier mais j’éprouve un manque car je suis intéressé par l’aménagement du territoire. J’aime fabriquer. Je me sens frustré de ne pas réfléchir la ville. Je me tourne logiquement vers l’habitat social et intègre Le Logement Français (aujourd’hui 1001vies Habitat), qui rapidement me confie la responsabilité du développement de la région PACA.
Je suis attaché à bâtir du très beau dans de très beaux sites et ce d’autant plus que j’ai moi-même grandi dans des logements sociaux. Je réfléchis toujours un projet par le biais d’une histoire à raconter. Nos programmes doivent véhiculer émotion et joie et pour réussir ce challenge je me penche toujours en premier lieu sur les besoins du quartier dans lequel on va s’implanter. Quelle valeur ajoutée puis-je apporter ? Quels compléments puis je proposer afin d’assurer le succès de la greffe urbaine ? Nous travaillons actuellement sur un projet à Sanary-sur-mer dans lequel nous faisons cohabiter des logements sociaux, une école et un musée et je serai très attentif à ce qu’il existe un escalier qui mène directement de l’école au musée. Cessons de stigmatiser les logements sociaux et créons des connexions urbaines qui permettent la réussite de la mixité. Un maître d’ouvrage doit incarner l’usage et non le seul profit. Une anecdote résume à elle seule le sens que j’essaie de donner à ma fonction. Lors de la livraison d’une résidence, nous avons donné à chaque habitant un sachet de graines à planter dans les jardinières qui ornaient les appartements. Quelques temps plus tard, une dame d’un certain âge est venue vers moi, elle m’a serré dans ses bras et m’a remercié les larmes aux yeux.
Je rêve d’un monde où notre lieu d’habitation ne serait qu’un support. L’avenir passe par l’hybridation du logement. Il existerait trois manières d’occuper un logement : locataires, propriétaires ou les hybrides. Notre consommation serait modélisée sur une durée de vie et offrirait un accès privilégié à un mode d’existence novateur avec des énergies low cost. Nous devons modifier notre rapport à la ressource, cesser de vivre pour rembourser un crédit et avoir la capacité de faire des choix dans un même immeuble en fonction de nos périodes de vie. Notre responsabilité à nous professionnels de l’immobilier est immense. »
Philippe RANC, Directeur de la valorisation immobilière de 1001Vies Habitat
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